place à prendre

Bienvenue à Pagford, petite bourgade en apparence idyllique. Un notable meurt. Sa place est à prendre…

Comédie de mœurs, tragédie teintée d’humour noir, satire féroce de nos hypocrisies sociales et intimes, ce premier roman pour adultes révèle sous un jour inattendu un écrivain prodige.

 

Avec ce roman, nous ne sommes plus dans l’univers magique d’Harry Potter, mais bel et bien dans la dure réalité de la société anglaise actuelle avec tous ses vices et travers.

J.K.Rowling emploie un ton volontairement corrosif, acerbe, sans pitié. Elle décrit dans le moindre détail l’univers de plusieurs familles vivant dans une petite bourgade, Pagford. Celle-ci en côtoie une autre, Yarvil, avec qui la tension est palpable, notamment à cause de la cité des Champs. Deux mondes très différents, forcés de cohabiter, et qui ne s’apprécient guère.

Étriqués dans leur petite vie soi-disant parfaite, certains ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, et ne sont guère prêts à tendre la main.

C’est cette société repliée sur elle-même que nous décrit l’auteur de façon féroce.

Certains personnages si convenables et mielleux en apparence, se révèlent des êtres odieux avec leurs familles. D’autres cachent des secrets terribles ou bien un dégoût profond de leur propre vie.
L’auteur décrit toujours d’excellente façon, les adolescents. Leurs relations tendues avec leurs parents, leurs premiers émois, mais surtout, leur mal-être profond.

Certes, le ton cru et le langage peuvent choquer parfois, de même que certaines scènes violentes et cruelles, mais J.K.Rowling décrit des situations qui, malheureusement, existent et qui ne sont pas l’apanage de la seule bonne société anglaise. Elle aborde avec brio des thèmes récurrents comme la pauvreté, la drogue, l’alcoolisme, la violence conjugale, verbale ou physique ou tout simplement pour certains, la difficulté de vivre.

Une place à prendre est pour ma part, un très bon roman, sombre et dur, complètement différent de ce à quoi nous avait habitué l’auteur, et c’est justement ça qui en fait tout l’intérêt…