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Catégorie : Autoédition Page 2 of 4

La cité des sables de Michel Rouvère

la cité des sables

 

On découvre dans ce roman palpitant, le destin de deux femmes se battant pour exister dans un monde dirigé par les hommes.

D’abord Adonia, une reine adolescente vivant en 686 av.JC, qui évolue entre complots, amour et  trahisons. Puis Moira, jeune anglaise au caractère bien trempé,  née dans une époque où imposer ses points de vue en tant que femme relève du parcours du combattant. En survivant à un crash d’avion au-dessus du Sahara, cette dernière est bien loin de se douter de la formidable découverte qu’elle va mettre à jour.

L’auteur Michel Rouvère, nous fait voyager d’une époque à une autre avec bonheur, et l’on suit avec intérêt les péripéties vécues par les deux touchantes héroïnes. Un bon moyen aussi de découvrir le monde de l’archéologie, passionnant, parfois dangereux, mais aussi riche en belles émotions.

Un livre à ne pas manquer si l’on aime se plonger dans les mystères du passé…

Lien vers le livre 

 

Interview de l’auteure Alice Quinn

ALICE-QUIN-auteure

Bonjour à tous,
Aujourd’hui j’ai le grand plaisir de vous présenter Alice Quinn, une auteure à succès au talent certain.

Bonjour Alice, avant toute chose, peux-tu nous parler un peu de toi ? Pourquoi le pseudo Alice Quinn ?

  • Bonjour et merci de me réserver un espace sur ton blog. Je me présente rapidement : j’écris depuis quelques années à présent,                           principalement pour la jeunesse, et depuis 2013, j’ai initié une série adulte: Au pays de Rosie Maldonne. (ce « Au pays » est là pour alerter le lecteur en quête de réalisme, qu’il n’a pas frappé à la bonne porte.) J’ai sorti le premier, Un palace en enfer, en autoédition à la suite de 3 refus d’éditeurs qui n’adhéraient pas au mélange de comédie et de policier. Bien m’en a pris d’avoir continué à y croire, puisqu’il a été numéro 1 des ventes numériques France 2013. Le deuxième : Rosie se fait la belle, vient de sortir sur Amazon, papier et numérique. J’espère qu’il va plaire aux amis de Rosie Maldonne. J’ai choisi Alice Quinn par clin d’œil à la série Alice détective, que je lisais quand j’étais ado, et à son auteur (Carol Quine) qui était, je l’ai appris depuis, en fait, un collectif d’auteur.

Quel a été le facteur déclenchant dans ta vie concernant l’écriture ?

  • Ma mère n’écrivait pas, mais elle racontait beaucoup. Et elle inventait ce qu’elle racontait. Elle était donc, on pourrait dire ça, une auteure orale ? Elle m’a transmis cette passion des histoires… ou plutôt l‘envie de raconter des histoires…

Tu es aussi une lectrice assidue, quel genre de littérature affectionnes-tu particulièrement ? Quels sont tes auteurs favoris ?

  • Ma liste d’auteurs préférés est quasi infinie et si j’en remplissais une page sur plusieurs colonnes ce ne serais toujours pas exhaustif. Je suis extrêmement reconnaissante à la vie de nous avoir donné les écrivains. Nous pourrions vivre dans un monde où cette notion d’imaginaire, de fiction,  n’existerait pas quelle tristesse ce serait ! Chaque fois que je termine un livre qui m’a transportée j’en remercie intérieurement l’auteur d’avoir passé tant de sa propre vie, tant de temps et de travail, tant de passion pour m’avoir offert ce grand plaisir.
    J’aime de nombreux genres différents, j’aime la littérature blanche et noire, j’aime les sagas gothiques, j’aime la Fantasy et le fantastique, j’aime les romans de comédie.
    J’aime les auteurs anciens, classiques comme les contemporains, ou les tous derniers. J’aime la poésie. Les auteurs édités et ceux qui s’autoéditent, les « indés ». 😀
    J’aime les livres écrits avec une économie de moyen comme ceux qui utilisent une profusion de mots et de personnages.
    Ce que je demande à un livre, c’est de me surprendre, de m’étonner, de me séduire, de m’émouvoir, ou de me bluffer, de me faire voyager, de m’aider à m’évader, à rêver, à pleurer ou à rire, peu importe ses moyens utilisés pour y parvenir.
    Je vais donc citer ici seulement 3 auteurs, complètement au hasard : un auteur contemporain : Dany Laferrière, un auteur classique : Mark Twain, un auteur indé : Audrey Alwett.

Lorsque tu écris, es-tu plutôt silence total ou fond de musique ? Café avec carré de chocolat ou thé et petits biscuits ?

  • Ça dépend complètement du contenu du livre. Pour Rosie Maldonne, je me sens accompagnée par une musique intérieure rythmée sur un fond de chansons populaires des années 80. Normal, c’est sa mère qui lui envoie chaque nuit depuis l’au-delà sous forme de rêve, une chanson pour l’aider à affronter sa journée. Pour Banco, je me passais en boucle du jazz musette style Jo Privat. En fait, chacun de mes romans suit un rythme, un phrasé particulier, imposé par le personnage principal. J’écris de façon relaxée, dans un canapé ou dans mon lit avec l’ordinateur sur mes genoux et le chat pas loin. De temps en temps je me lève pour me faire un jus de fruits frais à la centrifugeuse et je le sirote en écrivant quand je lève le nez de l’ordi. Je m’endors parfois en écrivant car il arrive que je me donne tellement pour certaines scènes que j’ai toute mon énergie pompée. Je dors 5 minutes et la machine repart.
    La série de Rosie Maldonne n’a l’air de rien, (c’est le but recherché, la fluidité, la facilité, la légèreté), mais en réalité elle prend pas mal d’énergie. Heureusement qu’elle me fait rire, aussi !

Combien de temps s’écoule-t-il entre le moment où une idée de roman germe dans ton esprit et la conception finale ?

  • Il n’y a pas de règle. J’ai des tas de carnets avec des idées de partout qui traînent. J’ai besoin d’avoir 2 ou 3 idées qui peuvent se croiser et qui ont l’air de pouvoir résonner ensemble pour me lancer. Ça peut aller vite comme prendre parfois des années.

En tant qu’auteure tu n’en es pas à ton premier coup d’essai puisque tu as déjà publié d’autres romans chez des éditeurs, alors pourquoi avoir choisi l’auto-édition ?

  • J’ai publié en autoéditée par réflexe de survie d’auteur. Le système tel qu’il est n’est pas vraiment compatible avec qui je suis. Et j’ai supporté cet état de fait à mes débuts, parce que 1/ quand on est jeune on est plus résilient 🙂 2/ il n’y avait pas d’autre choix. Maintenant qu’il y en a, je m’en saisis avec un sentiment de grande libération, de jubilation et de prendre mon destin en main.

En tout cas, tu es aujourd’hui un modèle pour tous les auto-édités, quels conseils pourrais-tu donner à ceux qui se lancent ?

  • Les mêmes conseils que tous les autres : l’autoédition ne pardonne pas la mauvaise qualité formelle. Donc pour commencer, il faut soigner la forme, je ne vais pas détailler ici, il y a pléthore d’ouvrages sur le sujet. Ensuite, il ne faut pas trop attendre de l’autoédition, car il y a de plus en plus d’autoédités. Donc je crois qu’il faut écrire avec surtout beaucoup de passion et de plaisir. Si ensuite vous avez la chance de plaire à des lecteurs, qu’ils soient 10, 100 ou 1000, ce sera formidable, un cadeau de la vie. Chaque étape de l’autoédition est à prendre avec gourmandise. C’est une chance incroyable, c’est tout nouveau, il faut en avoir conscience. En même temps, il n’y a rien à perdre donc il ne faut avoir peur de rien. Bien faire son travail, et foncer, c’est tout.

Rosie Maldonne est l’héroïne de ton best-seller « Un palace en enfer », pourquoi, à ton avis, les lecteurs ont-ils si bien accrochés au personnage ? Est-ce parce qu’elle est « presque » comme n’importe quelle femme ou plutôt un idéal féminin à cause de sa débrouillardise et son côté sexy ?

  • Si on en croit les commentaires des lecteurs qui ont aimé, en effet, il semble que les gens ont adhéré à Rosie pour sa fraîcheur, sa candeur, sa vaillance, sa générosité, son optimisme au delà des ennuis qu’elle traverse, sa capacité à affronter les embrouilles. Quelqu’un récemment a parlé dans un commentaire, je le cite : « …  une vision assez pessimiste de la société d’aujourd’hui doublée d’une grande joie de vivre. » C’est merveilleux de trouver dans un commentaire une seule phrase qui résume exactement ce qu’on a voulu faire. Cette phrase me définit assez bien d’ailleurs. La plupart des gens voient uniquement dans mon roman le côté léger, rares sont ceux qui perçoivent la noirceur de notre société en filigrane. Certains parfois me reprochent de rire de la misère. C’est tout le contraire. J’essaie de la transcender et de donner du courage, nous en avons tous besoin pour continuer dans ce monde.

Même si « Un palace en enfer » n’est pas autobiographique, tu dis avoir beaucoup de points communs avec Rosie, lesquels sont-ils ?

  • Difficile à dire. Mes proches doivent le voir mieux que moi. Je vois plutôt ce qui me sépare d’elle. Je ne suis pas aussi courageuse, ni aussi belle, ni aussi généreuse, ni aussi jeune, ni aussi candide, ni aussi optimiste. Par contre, comme elle, je n’aime pas rencontrer un problème sans essayer à tout prix d’en trouver la solution. J’aime aller au bout des choses. Je suis têtue et soupe au lait. Et j’aime bien Gaston Lagaffe et Snoopy. 🙂

Ton roman est aujourd’hui publié chez Michel Lafon, peux-tu nous en dire un peu plus ?

  • J’ai rencontré Florian Lafani sur internet. Il est auteur aussi, un type formidable. Il est éditeur chez Michel Lafon et aussi chargé de la numérisation de leur fond. C’est lui qui amène à Michel Lafon les auteurs qu’il déniche dans le top 100 d’Amazon. J’ai un très bon rapport avec lui. Je ne connais pas grand monde à part lui, dans la boîte, je ne peux pas en dire plus. Ils ne m’ont pas signé de contrat pour le tome 2. Par contre le roman, Un palace en enfer sera grâce à Florian sur le catalogue France Loisir très bientôt.

Les nouvelles aventures de Rosie Maldonne viennent tout juste de sortir, avec un titre très prometteur : « Rosie se fait la belle », c’est un réel plaisir pour un auteur de repartir avec son personnage fétiche, n’est-ce pas ?

  • Oui, je vis avec Rosie Maldonne à présent de façon constante depuis 2013 (avec une interruption assez longue due à un accident) et je ne m’en lasse pas. C’est une bonne copine. C’est avec elle que je passe le plus clair de mon temps et il m’arrive souvent devant un événement ou un objet dans une vitrine de « lui » demander ce qu’elle en penserait. Elle m’aide à faire des choix, elle guide mon comportement car je la trouve plus sensée et plus fiable que moi !

Tu as aussi un blog ? Peux-tu nous le présenter ?

  • J’ai commencé un blog en janvier 2015, soit 2 ans après la sortie du livre sur Kindle. Je m’en sers pour annoncer de temps en temps mon actualité livresque, évoquer mes émerveillements,  faire suivre des infos importantes pour les indés ou le monde éditorial en général, et parfois parler d’un auteur indé que je trouve chouette. Ça prend du temps et j’y écris finalement assez rarement, moins que ce que je voudrais. J’ai de plus en plus de gens qui me suivent, ça me fait plaisir.

Quels sont tes projets ?

  • Je termine actuellement mon opus Rosie Maldonne numéro 3 (pas de titre encore), et Rosie se fait la belle va sortir en anglais en février 2016.

Pour finir, si l’on t’accordait un souhait, lequel serait-il ?

  • Rosie Présidente. 😀

 

Un grand merci à Alice pour m’avoir accordée cette interview.
Rosie présidente, je ne sais pas, mais en tout cas il est certain que lire les aventures de cette héroïne des temps modernes vous permettra de vous évader de votre quotidien et vous donnera la pêche.
Alors à quand Rosie prescrite sur ordonnance…
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Un palace en enfer sur Amazon:

 

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Rosie se fait la belle sur Amazon:

 

 

 

 

Au-delà des tours de Anaïs W.

 

Ayant eu la chance de lire ce roman en avant-première, j’avoue avoir été conquise par cette histoire. Pourtant, le sujet est douloureux.

Debbie est une adolescente vivant dans un quartier populaire où la violence se rencontre plus souvent qu’à son tour. Sa famille déficitaire, marquée par des évènements tragiques, la laisse seule face à un quotidien dangereux.

De nombreux thèmes sont abordés avec brio, loi des cités, drogue, peur viscérale, mais aussi amitié envers et contre tout. Chaque personnage est finement analysé. On ne peut qu’éprouver de l’empathie pour ses jeunes sans avenir à priori, en découvrant les raisons de leur descente aux enfers. Des enfants livrés sans pitié aux griffes d’un monde cruel, parfois par leurs propres parents.

Malgré tout, l’auteur nous offre avec son style direct et sans ambages, une belle leçon de vie, de courage. Comme quoi on peut s’en sortir même si toutes les conditions n’étaient pas réunies au départ.

Alors, n’hésitez pas à regarder « Au-delà des tours », vous les verrez désormais sous un autre jour…

Lien vers le livre

 

Vivement l’amour de Charlie Bregman

vivement l'amour

 

Si j’avais lu ce roman lorsque j’étais adolescente, cela m’aurait sûrement aidé à mieux comprendre les garçons !

Charlie, quinze ans, est un garçon timide et complexé, amoureux de la belle Marina. Si le jeune homme a hâte de découvrir les joies de l’amour, ses parents, eux, ne l’entendent pas de cette oreille. Les études priment avant toute chose.

Comment ne pas se reconnaître dans le portrait de notre héros, à moins d’avoir été le ou la personne la plus populaire de son collège ! Comment ne pas rester bouche bée devant les exigences sans concession de géniteurs ressemblant tellement aux siens !

C’est un plaisir de se replonger dans cette période si pénible, si perturbante de notre adolescence. Avec beaucoup d’humour, l’auteur nous conte des situations  parfois difficiles, cocasses ou touchantes. Les sentiments à fleur de peau, le corps se transformant, l’attrait pour l’autre sexe, le questionnement sur l’avenir, l’opposition aux parents, tout y passe, sur le mode comique, mais avec une belle efficacité.

Captivé par ce livre, on peine à s’arracher de sa lecture, avide de connaître la suite. Nuit blanche à la carte dans mon cas !

Après avoir refermé à regret la dernière page de « Vivement l’amour », je regarde d’un œil différent mon dernier fils adolescent. Et je souhaite de tout cœur ne pas avoir reproduit les mêmes erreurs perpétrés par mes géniteurs.

Adolescents ou parents,  ce livre s’adresse à tous sans modération.

Vivement un autre…

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Interview de l’auteur Charlie Bregman

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Bonjour à tous,

Aujourd’hui je vous propose d’en découvrir un peu plus sur Charlie Bregman, auteur prolifique aussi  talentueux que malicieux.

Bonjour Charlie, si vous deviez vous raconter en quelques mots ?

  • Bonjour Laurence. Si je devais me raconter en quelques mots, je commencerais déjà par mettre ceux de tout un dictionnaire dans un chapeau pour les laisser eux-mêmes me définir. Avec la chance que j’ai, je n’en sortirais pas forcément les plus jolis, mais bon, qu’importe, ça tournerait peut-être autour de « passionné », « optimiste », « idéaliste »…

Il y en a un qui resterait probablement bien caché au fond derrière les autres : « sensibilité ». Mais c’est normal, la sensibilité, ça va avec la pudeur, la réserve et la fragilité. Il vaut mieux ne pas en parler 😉

Vous utilisez un pseudonyme pour vos écrits, est-ce plus facile pour vous ou juste une façon de se protéger en quelque sorte ?

  • Le problème est que mon pseudonyme commence à entrer en conflit avec ma véritable identité. Je deviens de plus en plus Charlie, et de moins en moins Nicolas. En terme d’heures, en terme de relations, mais aussi en terme de personnalité. Quand je me suis trouvé ce pseudo, au départ, c’était pour partager quelques écrits en toute liberté, incognito, sur un blog. C’était en 2006. (J’ai donc l’honneur et la joie de vous annoncer que l’année prochaine, je pourrai enfin vous chanter la chanson de Souchon « J’ai dix ans ». Prenez d’ores et déjà des actions chez les fabricants de parapluies.) Petit à petit, Charlie est devenu une manière de donner vie à ce que je considère comme étant la meilleure partie de moi. J’ai toujours pensé que la société dans laquelle l’on vit cherche trop à mettre en avant les personnalités au détriment de leurs réalisations. Ce que l’on écrit, pour peu que l’on cherche à le faire en se détachant de l’égo et en se rapprochant de sa nature profonde plus universelle, est forcément bien meilleur que ce que l’on est dans la vie de tous les jours. Charlie est donc pour moi le fruit d’un accouchement permanent, parfois enthousiaste, parfois douloureux, mais c’est un accouchement qui donne un sens à ma vie, et qui me la rend donc plus facile.

Quelle place l’écriture a-t-elle prise dans votre vie ? Et depuis quand ?

  • J’ai commencé à écrire des histoires de science-fiction quand j’avais 13 ans. J’étais un gamin, mais ça m’amusait beaucoup. Mais ce n’est que deux ans plus tard, que les mots ont pris une importance toute particulière à mes yeux. J’avais quinze ans, et j’avais un cœur qui se réveillait avec des sentiments. Je crois que les mots nous offrent cette capacité à se connecter avec sincérité et profondeur à notre corps émotionnel, qui est supérieur au corps physique. Les émotions nous gouvernent, jusqu’au cœur de nos cellules. Au moment où j’ai pris conscience de la véritable profondeur de cet univers qui bouillonnait en moi, l’amour des mots ne m’a plus jamais quitté.

À un moment donné, par la force des choses, parce qu’il faut se construire une vie, s’assurer un confort, un statut et un avenir, je me suis un peu éloigné de cet amour-là, mais je devenais malheureux. Ce n’est qu’en 2006, en me reconnectant à l’écriture, que je suis revenu à la vie.

Votre premier roman est né d’un blog, pouvez-vous nous raconter cette aventure littéraire ?

  • L’aventure du blog des « Impatiences amoureuses » a été extraordinaire. Quelques années plus tôt, j’avais déjà écrit deux « romans », mais ni l’un ni l’autre n’étaient satisfaisants. Par contre, la première partie de l’un d’eux contenait un germe qui m’interpellait. En 2006, je découvrais le monde des blogs, je venais d’ouvrir le mien quelques semaines plus tôt, et j’étais tombé sur un illustrateur dont j’appréciais beaucoup l’humour, et qui me faisait penser à Hergé, dont je suis un grand fan. Je ne sais pas ce qui m’a pris mais toujours est-il que je l’ai contacté pour lui faire une proposition : ouvrir un blog ensemble, sur lequel je publierais épisode par épisode mon premier roman, en partenariat avec lui qui en ferait les dessins. Il a dit banco, et je me suis retrouvé au pied du mur : alors que je lui avais fait parvenir mes 50 premières pages en lui expliquant que seule la fin du roman était à revoir, en réalité, c’était tout ce que j’avais et je n’avais pas la moindre idée de là où l’on irait.

Ce sont les lecteurs du blog, qui m’ont boosté, et aussi ce partenariat avec Jepeh. Nous avions pris l’engagement de publier 2 à 3 épisodes par semaine, et nous nous y sommes tenus.

C’était mal écrit, parfois je jouais un peu les prolongations en attendant de pouvoir trouver une issue favorable à mon personnage à qui j’en faisais voir de toutes les couleurs, mais au bout d’un an et demi, le premier jet d’un roman était là sous nos yeux.

Il ne me restait plus qu’à le corriger, encouragé par le fait que notre blog avait eu pas mal de succès (plus de 100.000 visiteurs en 2007, citations à la radio, sélections parmi les meilleurs blogs du moment, etc.)

Vivement l’amour n’est pas autobiographique, mais il y a quand même une grande part de vérité, n’est-ce pas ?

  • Ah ah ! J’aime ce genre de questions ! Vivement l’amour a surtout été écrit en suivant les codes de l’autobiographie. Je trouvais que cette forme littéraire correspondait bien avec l’éveil identitaire de mon personnage. Par manque d’expérience, c’était facile pour moi de tremper ma plume dans quelque chose de plus ou moins vécu. Je me suis donc inspiré de mon propre entourage, de mes amis, de mes flirts (surtout ratés) de l’époque, parfois en brouillant les pistes, et souvent en tombant dans la caricature (parce que Vivement l’amour a surtout été écrit pour donner la pêche et le sourire), mais toujours avec l’intention de rendre hommage à tous ces gens que j’ai pu fréquenter à cette époque, et avec le sentiment que nous ne sommes en réalité, sur le fond, que très peu différents des uns des autres. De manière générale, au lieu de nous juger, dans ce monde actuel un peu en perdition, nous ferions mieux de lâcher prise vis-à-vis de nos pseudo-certitudes, et apprendre à nous aimer un peu plus inconditionnellement.

J’aime dire que dans Vivement l’amour, tout est faux et en même temps rien n’est plus juste. Tout ce que vit le personnage est aux antipodes de ce que j’ai réellement vécu, du point de vue narratif. Par contre, c’est une histoire que j’aurais pu vivre si j’avais été plus mature, plus audacieux, plus inspiré, et moins soumis aux normes et à l’autorité, ce qui est loin d’avoir été le cas.

Vous avez par la suite publié des livres genre « Écris ton livre » ? Est-ce par pur altruisme ?

  • Plus j’avance dans la vie, et plus je ressens le besoin d’aider les autres. C’est quelque chose qui me passait absolument au-dessus de la tête quand j’avais vingt ans. La vie apprend des tas de choses à qui sait l’écouter, et ensuite, c’est naturel de vouloir le communiquer.

Écris ton livre provient d’un constat sordide : des tas de gens rêvent d’écrire, c’est un des rêves les plus partagés de l’humanité, et la plupart ne le feront pas ou n’iront jamais jusqu’au bout, tout simplement parce qu’ils sont victimes d’une vision sélective de la littérature, ou encore parce qu’ils ne s’en croient pas capables. Si j’y arrive moi-même, il n’y a aucune raison pour que d’autres n’y parviennent pas. J’avais de l’énergie à revendre, une expérience à partager, et surtout, j’avais tiré un enseignement de ce qui m’avait empêché de pouvoir y arriver pendant plus de quinze ans. Les gens ont besoin de motivation, pour écrire, et surtout de lâcher prise vis-à-vis de leurs convictions erronées. C’est ce que j’ai essayé de leur transmettre dans ce livre. Attention, je rappelle que ce n’est absolument pas un guide technique.

Par la suite, j’ai publié d’autres guides : un sur l’auto-édition, tiré d’une enquête auprès de 130 auteurs francophones concernés par le sujet ; et deux guides de développement personnel, qui sont malheureusement la cause d’un gros manque de crédibilité vis-à-vis de certains auteurs plus « littéraires », car publier des guides de développement personnel a une connotation un peu américaine, un peu du genre « écrire des livres pour faire du fric ». En France, c’est à la fiction, que l’on attribue ses lettres de noblesse. Surtout quand elle s’éternise dans de belles phrases pour raconter de toutes petites histoires insignifiantes. C’est culturel. C’est ancré. Et c’est peut-être aussi à cause de cette vision des choses (que l’on nous a inculquée sur les bancs d’école) que la majorité des gens, aujourd’hui, détestent la lecture.

Mes livres de développement personnel sont les jalons d’un travail personnel qui me tient à cœur. Que les suspicieux soient ici rassurés : ils ne me rapportent pas un kopeck ! Je n’ai aucune leçon à donner aux autres, mon intention est seulement de partager les conclusions que je tire de mon propre cheminement vers une reprise en main de ma vie (que j’avais un peu perdue de vue en acceptant aveuglément les codes et diktats de la société). À chacun son développement « personnel ». À chacun son rythme, à chacun sa manière, à chacun sa volonté de vouloir s’épanouir dans la vie plutôt que de la subir. C’est très long, de modifier des habitudes de vie et de pensée qui nous empêchent d’accéder au bonheur auquel on aspire. L’expérience des autres peut parfois nous aider à gagner du temps.

Sincèrement, je souhaite à tous ceux qui lisent ces lignes de faire autre chose dans leur vie que de lutter contre les mauvaises croyances sur lesquelles leur personnalité s’est construite. Ces croyances sont à la base de tous leurs comportements, et les manipulent ainsi à leur insu. C’est peut-être de l’altruisme, que de souhaiter voir les autres plus heureux dans leur vie, ou c’est peut-être de l’idéalisme. Je ne sais pas. Je pense surtout que c’est une bonne façon d’être tout simplement humain.

Vous écrivez aussi des nouvelles, pourquoi ce choix ?

  • Le choix des nouvelles est d’abord un choix purement égoïste. Je prends beaucoup de plaisir à écrire des textes courts. Je trouve cela très formateur pour un auteur, et aussi très épanouissant, dans le sens où l’on n’a pas à plancher des mois durant sur un manuscrit, dont on ne sait jamais d’avance si l’on va réussir à le rendre conforme à ses attentes. C’est aussi une façon pour moi de partager d’autres pans, parfois plus sombres, de ma personnalité.

Ensuite, publier au format numérique permet de toucher un nouveau lectorat de gens qui n’avaient pas forcément l’habitude de lire des livres papier. Nous vivons tous des journées bien remplies, durant lesquelles les sollicitations ne manquent pas, et parfois, un peu d’évasion de quelques dizaines de minutes seulement, cela correspond exactement à ce que l’on recherche, dans les transports, par exemple, devant l’écran de son smartphone…

La nouvelle est un genre qui correspond à cette attente.

Lorsque vous écrivez, quelles sont les difficultés à surmonter ?

  • Mes plus grandes difficultés précèdent le moment où je vais commencer à écrire. J’éprouve beaucoup de doutes sur les thèmes que je veux aborder, et surtout sur l’ordre de priorité que je leur attribue.

Je suis quelqu’un qui m’intéresse à beaucoup de domaines différents, et qui a du mal à rester canalisé dans un projet précis s’il n’y a pas une récompense plus ou moins possible au bout du chemin.

Quand on écrit dans l’intention de publier, la présence et la réaction des lecteurs est une ombre omniprésente, sur son travail. Parfois, quand le projet demande un investissement sur plusieurs mois, voire plusieurs années, c’est très démoralisant de pouvoir imaginer que ces lecteurs-là pourraient ne pas être au rendez-vous. Quand ce doute m’envahit, j’essaie de me reconnecter à mes propres convictions, en écrivant les textes que j’aimerais pouvoir lire en tant que lecteur. Mais quand on écrit pour soi, on prend le risque de s’éloigner des autres. Tous mes efforts consistent alors à essayer de faire ressurgir ce qu’il peut y avoir de plus universel en moi.

C’est ma principale difficulté.

En général combien de temps entre la première et dernière ligne de vos écrits ?

  • Pour les nouvelles courtes, 3 ou 4 heures suffisent, car j’ai besoin de les écrire d’une traite. La dernière (Saint-Valentin premier cru) a été un peu plus exigeante avec moi : une journée complète, suivie d’une nuit blanche. Cela ne me dérange pas. Écrire la nuit confère une certaine intimité, avec l’écriture. Une intimité qui ne tolère aucune infidélité, et dans laquelle je me sens profondément en sécurité.

Vivement l’amour a été écrit en un an et demi pour le premier jet, puis corrigé sur les 4 années suivantes. Mais c’est un cas particulier. Tout était à réécrire et ma vie professionnelle était déjà bien remplie. En plus, le brouillon était très long. Plus de 600 pages, contre 420 au final.

L’écriture de mon deuxième roman a été interrompue plusieurs fois à cause de différents problèmes personnels qui étaient incompatibles avec le ton que je voulais donner à ce livre. J’ai fini par revoir le projet de A à Z, et j’ai maintenant quelque chose d’encourageant, auquel je consacre un travail de réécriture depuis le mois de juin. En toute lucidité, dans un cadre un peu bienveillant, je crois que 6 mois d’écriture pour un premier jet cohérent, puis 6 mois supplémentaires pour pouvoir en réaliser la réécriture, les corrections, le pitch, et une couverture à peu près vendeuse et adaptée seraient un objectif parfaitement envisageable.

Mais pour le moment, je manque encore de la capacité de concentration qu’il faut pour le faire.

Un guide personnel me demande deux petites semaines de travail (mais après plusieurs mois d’expérimentation réelle). Mon troisième volet sera bientôt réalisable. Jusqu’à maintenant, c’était prématuré pour moi.

Le guide L’auto-édition pourquoi comment pour qui m’a demandé un peu plus de 3 mois de travail. Les données du formulaire d’enquête que j’avais lancé en ligne étaient beaucoup plus difficiles à analyser que ce que je croyais au départ, et je ne pouvais pas prendre le risque de les traiter à la légère en publiant mon ouvrage pour le Salon du Livre de Paris.

Le choix de l’auto-édition s’est-il imposé d’emblée ?

  • Pas d’emblée, mais très rapidement. Publier mon premier roman chez un éditeur me faisait à la fois rêver… et flipper. Rêver parce que c’est toujours un peu flatteur pour son égo, il faut le reconnaître. Par contre, je ne me sentais pas encore très à l’aise avec cette étiquette d’auteur, à laquelle, consciemment ou pas, les gens ne peuvent pas s’empêcher d’accoler des tas de qualificatifs qui ne correspondent pas avec ma nature simple et enjouée. J’avais trouvé dans l’écriture une opportunité de pousser les portes de la liberté, et j’avais soudain le sentiment de pouvoir être amené à jouer un rôle auquel je n’étais absolument pas préparé.

J’ai quand même envoyé mon manuscrit à une maison d’édition parisienne. Une seule. Par acquis de conscience, et un peu comme on remplit une grille de loto. Je ne me suis jamais posé la question de la qualité de mon texte. Le fait qu’il avait déjà su conquérir un lectorat me paraissait suffisant, à mes yeux, pour lui conférer une certaine légitimité. Il avait certainement des lacunes à combler, des choses à améliorer, et un style qui ne pouvait pas plaire à tout le monde, mais ça, c’est valable pour tous les manuscrits, et peu importe l’auteur. Dès le moment où l’on envoie un texte à un éditeur sérieux, on s’oriente forcément vers un travail d’équipe. Ce n’est pas quelque chose qui pouvait poser problème à mes yeux.

J’étais parfaitement conscient des faibles chances d’être accepté… Et cela m’aurait certainement causé de terribles insomnies s’ils l’avaient fait ! Heureusement, leur courrier type est arrivé dans ma boîte trois mois plus tard, et je me suis alors précipité sur le dessin de ma couverture, qui avait mûri en moi entre temps.

Depuis la première édition papier de Vivement l’amour, trois éditeurs m’ont contacté, ainsi qu’un agent littéraire. Je pourrais avoir là une bonne occasion de me vanter, mais c’est loin d’être le cas, et je l’évoque ici pour que les auteurs un peu novices sachent comment ça se passe : deux maisons manquaient de sérieux, et l’agent en question était un escroc (j’en ai fait les frais) ! Un seul éditeur était fiable à mes yeux, et le temps me l’a confirmé puisque sa maison est toujours en activité, contrairement aux deux autres. Cet éditeur voulait se charger du développement numérique, mais il tardait à mettre en place la collection dans laquelle devait s’inscrire mon livre. Au bout de plusieurs mois d’attente, j’ai alors décidé d’accélérer les choses pour me publier tout seul, via le Kindle Direct Publishing d’Amazon.

L’auto-édition est pour moi un champ de liberté incroyable, mais elle n’est pas de l’anti-édition. Pour l’instant, j’avance à mon rythme, en essayant de rester dans une certaine cohérence éditoriale. Viendra sans doute le jour où je me déciderai à chercher des partenaires, mais je ne me précipite pas. Je préfère laisser au hasard des rencontres la magie des opportunités.

Quelles lectures vous ont le plus marquées et pourquoi ?

  • Les 3 mousquetaires est le livre qui m’a donné un vrai goût de la lecture. J’étais en CM2, j’avais emprunté le premier volume à la bibliothèque de la classe, et je n’étais pas du tout certain de pouvoir lire ce pavé en entier. Deux semaines plus tard, je me ruais sur le second volume. C’était une histoire avec plein de rebondissements, des personnages héroïques, et c’était pile poil ce qui me faisait rêver quand j’étais enfant.

Depuis, de nombreux livres m’ont marqué, et il y en a sans doute encore plus qui m’ont nourri, consciemment ou pas. Parmi eux, il y a forcément Le petit prince, que j’ai lu pour la première fois à l’âge de vingt ans. C’est à mes yeux le livre le plus abouti de tous, parce qu’il dépeint toute la difficulté de l’existence, de manière absolument simple et poétique. Je n’y changerais pas un seul mot. C’est un conte absolument magnifique.

La trilogie des Fourmis, de Bernard Werber, m’a fasciné. C’est un auteur qui a su garder un regard curieux sur tout, et qui possède un réel talent pour raconter les histoires. Les littéraires le dénigrent, pour la pauvreté de son style. Personnellement, même si j’ai également été un grand fan de Cioran, Lautréamont, Sade ou Proust, cela n’enlève rien à l’admiration que je voue pour cet auteur.

Plus récemment, une auteure a réussi à m’arracher des larmes à la lecture de ses livres, une expérience inédite pour moi, qui, en général, suis quelqu’un d’assez sensible au cinéma et à la musique. Tous les auto-édités connaissent cette auteure au succès bien mérité : je parle d’Agnès Martin-Lugand, qui a commencé avec Les Gens heureux lisent et boivent du café.

Avez-vous aujourd’hui des contacts avec vos lecteurs ?

  • Ça dépend de quel genre de contacts vous voulez parler. Mais oui, j’ai des contacts avec eux !

C’est l’avantage d’Internet et de l’auto-édition. Nous sommes éloignés les uns des autres tout en restant à proximité. J’ai la chance d’avoir des lecteurs qui me soutiennent depuis le début. Avec certains, j’ai tissé des liens particuliers et nous correspondons régulièrement. Ils font désormais partie de ceux qui comptent pour moi, et je leur fais ici un petit clin d’œil.

Quels sont vos projets immédiats ?

  • Finir cette interview pour aller chercher ma fille à la sortie du collège !

Non, plus sérieusement : publier une version papier de mon guide auto-édition, qui sera disponible sur Amazon, mettre à jour les couvertures de mes autres éditions papier, et finir mon deuxième roman.

Mais à part ça, tout va bien, je ne suis absolument pas un homme débordé ni éparpillé !

Avez-vous un site internet ou un blog ?

  • J’ai un site, qui me permet de centraliser tout ce qui se rapporte à mon activité d’auteur : mes livres, leurs résumés, les liens vers les plateformes sur lesquelles on peut les trouver, les avis des lecteurs, les fiches des personnages, des extraits, des interviews, des podcasts… J’y ai aussi un blog, sur lequel je publie des billets tous en lien avec l’écriture et l’auto-édition.

Ce site est : http://charlie-bregman.iggybook.com

J’y invite tous les lecteurs qui ont le mérite d’avoir lu cette interview jusqu’ici de venir chercher leur récompense en utilisant le code suivant pour télécharger ma nouvelle Amour impossible gratuitement : q3786337401 (valable jusqu’au 31/10/2015).

J’ai également un blog que je consacre aux auteurs indépendants, sur lequel vous découvrirez des tas d’autres interviews comme celle-ci, mais consacrées à d’autres auteurs qui ont tout autant de choses à dire : http://www.auteursindependants.com

Et enfin, j’ai un site en cours de développement, consacré au développement personnel :

http://charliebregman.wix.com/la-vie-meilleure

Quel serait votre plus beau rêve ?

  • « Que les filles soient nues, et qu’elles se jettent sur moi… » Euh. Chut. Pourquoi est-ce que je pense soudain à cette chanson de Balavoine ?!

Non, mon plus beau rêve, ce serait de pouvoir assister à un saut de conscience collectif qui permette à notre monde de basculer vers quelque chose de plus beau, plus responsable envers notre planète, et plus solidaire envers notre Humanité.

Comme j’ai fait le choix de ne me tenir principalement informé que des découvertes et initiatives positives de notre civilisation, je sais que ce rêve est possible.

 

Merci infiniment à Charlie pour ses réponses pleines d’humour, mais aussi de sincérité.

Voici sa page auteur sur Amazon si l’envie irrépressible de découvrir ses ouvrages vous tenaille, vous ne serez pas déçus :

Charlie Bregman

Racines de Joseph Ferrer

racines

Un témoignage bouleversant, une immersion troublante dans la mémoire d’un homme.

L’Algérie restera toujours dans le cœur de l’auteur. Pourtant, ce dernier n’a guère eu une vie facile. Enfant, il était riche uniquement de l’amour de sa famille. Mais il a su affronter les obstacles, faire un pied de nez à la maladie, celle-ci tentant plusieurs fois de le retenir dans ses filets. Quoiqu’il advienne, il gardera toujours la tête haute sans jamais plier l’échine.

L’homme a su rebondir, toujours. Par le travail acharné. Toute une vie de labeur malheureusement volée par l’exil forcé en 1962. Rebondir encore grâce à l’amour de Louise, de ses enfants, de la fraternité.

A l’aube de sa retraite, l’art lui permet enfin de s’exprimer réellement, de panser ses blessures.

Une histoire de vie me parlant forcément, vu mes origines, mais pas simplement pour cela.

Une leçon d’amour et d’espoir, comme quoi malgré les écueils de la vie, demain sera toujours meilleur…

Lien vers le livre

Interview de l’écrivaine Chris Simon

Lacan et la boite de mouchoirs

 

 

Bonjour à tous,

C’est avec un grand plaisir que je vous propose aujourd’hui de faire plus ample connaissance avec Chris Simon, excellente auteure aux nombreux succès.

Bonjour Chris, pouvez-vous vous présenter brièvement ?

  • Je suis franco-américaine. Je vis à Paris depuis cinq ans. Ma première série Lacan et la boîte de Mouchoirs, qui se passe entièrement dans un cabinet de psy, a été pendant trois mois dans le Top100 Amazon en 2013 et a été sélectionnée pour le Prix du livre numérique de 2014. Une troisième Saison est en cours d’écriture et devrait sortir le 7 novembre.  Le format série satisfait mon appétit d’écriture, à tel point que j’ai écrit une deuxième série, Brooklyn Paradis,  qui cette fois vient d’être publiée chez un éditeur, La Bourdonnaye.

Comment êtes-vous venue à l’écriture ?

  •  J’ai commencé à écrire assez jeune. Un jour que je faisais mes devoirs de math, une voix dans ma tête s’est mis à penser plus vite que moi. Elle pensait tout haut dans ma tête. Ainsi, chaque après-midi pendant une semaine, la voix parlait d’un débit accéléré, elle m’empêchait de me concentrer sur mes exercices. Je devenais folle, du moins, j’avais peur de le devenir. J’ai eu l’idée de fermer mon cahier de mathématiques et d’en ouvrir un autre, vierge, et j’ai écrit. C’est ainsi que la voix s’est tue. J’ai continué à écrire par période de plus en plus longues jusqu’à aujourd’hui.

Avez-vous des petits rituels sans lesquels il vous est impossible d’écrire ?

  •  J’aime écrire dans mon lit (sur mon ordinateur) tôt le matin. Pendant des années, j’ai acheté des carnets, puis des cahiers, j’en avais presque toujours un avec moi. Bien qu’aujourd’hui j’écrive sur mon smartphone quand une idée, un dialogue, me vient hors de chez moi, j’ai gardé ce rituel du cahier, j’en achète toujours, au format cahier d’écolier. À présent, je les utilise plus pour les corrections couplées avec mon Kindle.

Comment vous est venue l’idée de votre premier roman ?

  • Je viens seulement de finir un premier roman (pas encore publié). J’ai écrit de nombreuses nouvelles (publiées en revues), des pièces de théâtre et des scénarios pendant pas mal d’années, mais je n’avais jamais fini un roman. Mes premières idées me sont venues en associant à la fois des personnes que j’ai rencontrées, des situations vécues ou non, des faits divers. Les gens que je rencontre ou que j’ai connus m’inspirent beaucoup et j’ai connu beaucoup de monde, car j’ai vécu dans des lieux tellement différents… Parfois une personne ou une émotion s’imprègne en moi et cela peut me prendre des années pour en faire quelque chose d’intéressant.

Rencontrez-vous des difficultés particulières pour la rédaction de vos écrits ?

  • Bien sûr, une grande partie de l’acte d’écrire consiste à résoudre des problèmes. Certains sont plus difficiles que d’autres. Dans le roman que je suis en train de finaliser, je rencontre une difficulté de taille : comment donner de l’espoir au lecteur quand on raconte une partie de l’histoire tragique de l’humanité, quand on aborde le côté le plus sombre de l’être humain ? Est-ce même possible ?

Combien de temps s’écoule entre la première et la dernière ligne de l’un de vos livres ?

  • Ça dépend vraiment du livre. Pour les séries, c’est plus rapide parce que j’ai une situation très précise et je travaille avec plus de méthode, afin de ne pas me perdre (Brooklyn Paradis possède de nombreux personnages et au fil des saisons, il va falloir m’y retrouver). L’écriture des 3 saisons de Lacan et la boîte de mouchoirs s’est fait sur un peu plus de 2 ans (je termine en ce moment la Saison 3 qui sort le 7 novembre). Les deux premières saisons étaient de pures improvisations. Chaque mois, j’écrivais une séance, la publiais sur Amazon, Kobo et iTunes, je l’éditais aussi et en faisais la promotion. Un épisode par mois était un bon rythme pour arriver à tout bien faire. La première Saison de Brooklyn Paradis m’a pris 3/4 mois d’écriture (non inclus la création du concept et des personnages). Mon roman m’a pris des années, c’était d’abord une nouvelle avant de devenir un roman, mais l’idée remonte à au moins 10 /15 ans.

Avez-vous tenté le chemin de l’édition traditionnelle? Pourquoi le choix de l’auto-édition ?

  • Oui, avec un recueil de nouvelles, Le Baiser de la mouche. Je l’ai envoyé à 24 maisons d’édition en 2010, je crois. J’ai eu quelques retours encourageants d’éditeurs. Puis une m’a répondu oui, malheureusement ce n’était pas vraiment une maison d’édition. Je venais de m’installer en France, J’étais un peu innocente. Il y a beaucoup d’«éditeurs» (en numérique et papier) qui s’auto-proclament éditeurs et qui n’en sont pas. Un éditeur qui n’a pas de distributeurs ou de diffuseurs sérieux et un lectorat n’est pas un éditeur, un éditeur qui ne vous paie pas vos droits d’auteurs au premier exemplaire vendu et qui vous propose moins de 8% de droits d’auteurs est à fuir… Je pourrais continuer la liste… Choisissez un bon éditeur ou autoéditez-vous, mais évitez les piètres vendeurs de livres. Au final, ils vous font vendre votre livre  à votre famille, vos proches et empochent le plus gros du bénéfice. Vendre à votre entourage vous pouvez le faire vous-même. 😉  L’autoédition est une vraie alternative pour un auteur. Elle lui permet de conserver ses droits (et droits dérivés), de commencer à se constituer son lectorat, de tester ses écrits, de publier et de maîtriser tout le processus du début jusqu’à la fin, et aussi d’être mieux rémunéré.

J’ai conçu et pensé Lacan et la boîte de mouchoirs 100% autoédition dès le départ, d’une part parce qu’il n’y avait pas de maison d’édition qui publiaient des séries courtes à cette époque, d’autre part parce qu’il aurait été difficile de vendre un livre pas encore écrit à une maison d’édition. Je suis assez impressionnée du chemin que ma série a fait, et continue de faire, grâce à la curiosité des lecteurs et aux plateformes numériques internationales comme Amazon et Kobo. Les ventes mensuelles de la série sont stables.

Quels sont vos coups de cœurs littéraires ?

  • J’en ai eu beaucoup et à chaque période de ma vie. À l’adolescence, j’ai eu une passion pour les surréalistes. Je n’ai découvert et aimé les classiques que plus tard, Français, Russes, Anglais et Américains… Pour les contemporains : Nabokov, Gombrowicz, nombreux(ses) nouvellistes anglophones, Toni Morrison, Marguerite Duras… Je lis aussi les scénaristes William Goldman, Woody Allen… La liste est longue, d’autant plus que je lis en français et en anglais !

Vous êtes à l’origine du Mag des Indés, journal en ligne s’adressant aux auteurs indépendants, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

  •  J’avais envie de partager mes lectures glanées en anglais et peu en français à l’époque autour de l’autoédition. Je partageais déjà mes réflexions sur le sujet sur mon premier Blog, Le Baiser de la mouche, avec une série de billets dont le premier s’intitulait Réfractaires, mais pas vaincus : http://chrisimon.com/refractaires-oui-mais-pas-vaincus/

J’ai eu l’idée de le faire sous forme de curation sur Scoopit. À mon grand étonnement, le Mag des Indés lors de sa première parution (février 2014) a reçu 400 visites en un seul weekend. Scoopit fonctionne aussi comme un réseau social, mais comme tout le monde n’a pas un compte Scoopit, j’ai ouvert également une page Google dédiée au Mag des indés qu’on peut suivre pour ne manquer aucun article. Le plus gros des articles est renouvelé chaque vendredi après-midi et ce durant tout le weekend, afin de créer un rendez-vous concret et à un moment de temps libre. Le Mag suit l’actualité de l’autoédition (numérique et papier). Il comporte aussi une rubrique de tutoriaux en français et parfois en anglais, des articles sur les nouveaux outils de publication, (corrections, logiciels, nouvelles plateformes…), le contexte économique, les statuts juridiques ; des billets sur le marketing ou sur l’écriture (technique, approche, formats, atelier d’écriture) pour progresser dans votre démarche artistique et même des billets sur des questions de fond.

Un Mag pour les indés, fait principalement par les Indés.

La plupart des informations ou réflexions viennent d’auteurs, de sites ou de groupes qui sont impliqués dans l’autoédition et partagent leurs expériences. Je voulais une adresse, un point de rencontre pour les autoédités. Maintenant si on nous cherche, on sait où nous trouver !

Quels sont vos projets ?

  • Je viens de collaborer à un projet littéraire avec la Revue Saint Ambroise, dont l’idée est née il y a 2 ans, un numéro spécial Nouvelles des Amériques. Dans ce numéro, qui sortira en novembre, je propose à nos lecteurs les traductions de nouvelles de nouvellistes majeurs d’Amérique du Nord.

Je suis toujours en train de réévaluer ma situation, ma vie ; continuellement en train de me demander dans quelle direction emmener ceci ou cela… Je me la pose pour le Mag des Indés, comment faire évoluer ce Magazine qui répond à une véritable demande. J’ai aussi envie d’entreprendre au niveau créatif, au niveau de l’écriture. J’ai une formation pédagogique et une formation littéraire et scénaristique … J’ai pratiqué les ateliers d’écriture en tant que participante, mais aussi en tant qu’animatrice en France et aux États-Unis. Envie de combiner ces compétences, de développer de nouveaux ateliers, d’aller plus loin dans ce sens. Les choses sont en train de mûrir…

J’ai l’idée d’une nouvelle série qui me trotte dans la tête… Mais d’abord, je dois finir et publier la Saison 3 de Lacan et la boîte de mouchoirs.

Avez-vous un site internet ou un blog ?

sur lequel vous trouverez des infos sur l’autoédition, mais aussi sur mes activités et mes livres.

Quel souhait vous tient le plus à cœur ?

  • Que le concept d’auteur évolue en France. L’auteur n’est pas un enfant qui cherche un père (éditeur) et qu’on peut sous payer parce qu’il est mineur. L’auteur est un créateur, capable d’apprécier la complicité, la compréhension d’un éditeur autour de l’écriture et de ses livres, mais capable aussi de gérer son oeuvre. L’autoédition, telle qu’elle se pratique aujourd’hui, est une excellente étape d’émancipation pour un auteur. C’est aussi une opportunité !

Je remercie vivement Chris pour ses réponses sans détours. N’hésitez pas à vous rendre sur sa page auteure  pour découvrir ses écrits :

Lien vers les écrits de Chris Simon

Le Mag des Auteurs Indés

On a toujours besoin d’une blonde sexy en bikini pour vendre une machine à laver de Sandra Ganneval

On  a tous besoin d'une blonde en bikini pour vendre

Contrairement à ce que le titre pourrait laisser supposer, ce roman traite de sujets douloureux, violents, voire sordides. Un thriller psychologique se lisant d’une traite.

Avec un style impeccable, alerte, sans concession,  Sandra nous conte l’histoire d’une vengeance de femme. Une vengeance loin d’être à l’eau de rose.

D’un côté, Pélagie, sculpturale blonde éthérée, rêvant de gloire, de reconnaissance, ayant appris dès l’adolescence à jouer de son physique pour s’attirer les bonnes grâces. De l’autre, Clara, femme au caractère bien trempée, cynique, sculptée par les horreurs vécues dans son enfance. L’histoire va les réunir pour le malheur de l’une d’entre elles.

L’auteur nous emporte ainsi sur le chemin de secrets de famille cachés, enfouis, gangreneux. Croyez-moi, ce livre vous tiendra en haleine jusqu’au bout.

Explorer les méandres d’esprits tortueux est difficile comme de boire un alcool au goût amer mais dont on redemande.

Si tous les romans de Sandra Ganneval sont ainsi, je signe à nouveau…

Lien vers le livre

Woody L’Education conjugale de Jean-François Pissard

Woody ou l'Education conjugale

Woody n’a pas le physique d’un Apollon et un boulot de professeur à mi-temps ne l’enchantant guère. Bref, une vie banale.

Mais l’homme est attendrissant, se posant beaucoup de questions sur son couple, désireux de comprendre les femmes. Car celle de Woody est belle, pilote de ligne de surcroît. Notre héros voudrait tout faire pour que son ménage fonctionne, mais il fait des gaffes, se retrouve dans des situations invraisemblables, mettant en péril son ménage. Alors, il tente de se remettre en questions, de se mettre dans la peau d’une femme pour comprendre.

Ce roman écrit à la première personne porte bien son nom d’Education conjugale, car c’est de cela dont il s’agit, mais plus encore du questionnement d’un homme sur la vie en général.

Le style de l’auteur est fluide, direct, alerte, amusant, de toute beauté.

Une plongée en apnée dans un cerveau masculin.

Une lecture savoureuse, servie de main de maître.

Lien vers le roman

Un taxi pour Khamût Khan de Anto Sass

Un taxi pour Khamût Khan

Voici un taxi qui, pour une fois, ne vous fait pas regretter de l’avoir pris…

Une simple course et nous voilà en train de voyager à travers la planète en passant par des endroits connus ou carrément inconnus, comme Ekaterinbourg en Russie.

Si vous aimez les James Bond, alors vous allez être servis. Humour so british, aventures, jolies filles, sans oublier les belles voitures, un cocktail détonnant pour ce roman, premier tome d’une trilogie, qui se lit d’une traite un peu comme un verre de vodka.

Style impeccable de l’auteur,  suspens en cascade de mots tenant en haleine  jusqu’à la fin, on verrait bien son histoire se dérouler sur grand-écran.

Bref, à nous aussi Iouri manque déjà comme au  héros de ce livre…

Un taxi pour Khamût Khan

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