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Catégorie : Des livres à découvrir Page 2 of 7

Le pays du nuage blanc de Sarah Lark

 

le pays du nuage blanc

« Église anglicane de Christchurch (Nouvelle-Zélande) recherche jeunes femmes honorables pour contracter mariage avec messieurs de notre paroisse bénéficiant tous d’une réputation irréprochable »

A Londres en 1852, Hélène, une jeune femme pauvre qui exerce le métier de préceptrice auprès de deux petits nobliaux, décide après mûres réflexions, de se lancer dans l’aventure. De toute manière, elle n’a rien à perdre et c’est le seul moyen si elle veut fonder une famille.

On lui propose d’accompagner des jeunes filles orphelines qui seront elles, livrées à la domesticité. Les voilà donc embarquées sur le bateau conduisant en Nouvelle-Zélande, terre inconnue pour beaucoup, le pays du nuage blanc. Pendant la traversée, Hélène fait la connaissance de Gwyneira, une aristocrate un peu rebelle, qui part épouser un magnat de la laine dans ce même pays. S’ensuivra une belle amitié qui durera. Mais ce qu’elles ne savent pas, c’est que leurs deux futurs maris sont tout simplement ennemis.

Tous les éléments sont réunis dans cette saga pour nous entrainer avec enthousiasme à la suite des aventures de ces deux jeunes femmes. Ni l’une ni l’autre ne vont avoir un destin facile.

Un roman un peu style La leçon de piano qui nous fait voyager à travers des paysages époustouflants où la vie est dure que l’on soit riche ou pas. Qui nous montre aussi qu’il fallait une bonne dose d’abnégation pour ces femmes désargentées ou pas, dans un monde de domination masculine…

 

 

La voyageuse de nuit de Françoise Chandernagor

la voyageuse de nuit

Dans une famille, avons-nous tous la même mère ? La voyons-nous tous avec le même regard ?

Ce sont les questions fondamentales que pose ce livre.

L’histoire de quatre sœurs qui, lorsque Olga leur mère âgée se réfugie dans le mutisme à cause d’une grave maladie, se retrouvent confrontées à une terrible vérité selon laquelle personne n’a jamais eu la même mère…

Chaque fille replonge dans son enfance et revoit les circonstances qui ont fait d’elle la femme qu’elle est aujourd’hui. Leurs yeux s’ouvrent enfin sur les non-dits, les malentendus, la complexité de la vie pour une femme élevant quasiment seule ses enfants. L’attachement sans bornes d’un grand-père russe, Micha, sans qui la vie aurait eu un goût encore plus fort d’amertume…

La voyageuse de nuit ne m’a pas déçue, comme toujours avec Françoise Chandernagor. Le récit alterne entre première et troisième personne, permettant de révéler la complexité des sentiments qui animent les différentes jeunes femmes.

Poésie, humour grinçant, émotion, sont les ingrédients pour une recette littéraire réussie, un livre où même la fin vous interpelle…

Dewey de Vicki Myron

dewey vicki myron

Franchement, pour tous les amoureux des chats, Dewey est une magnifique histoire.

Celle, véridique, d’un chaton trouvé par une matinée glaciale, dans la boite à retour de livres de la bibliothèque de Spencer, ville de l’Iowa aux Etats-Unis. Ce magnifique chat roux deviendra, pendant dix-neuf années, la mascotte de la bibliothèque.

Ce qui m’a beaucoup touché lors de l’achat du livre, c’est la ressemblance flagrante avec l’un de mes regrettés chats, Ulysse.

Vicki Myron, qui a travaillé pendant vingt-cinq ans dans cette bibliothèque, dont vingt en tant que directrice, raconte avec émotion la vie de tous les jours avec  Dewey et tout ce qu’il a apporté, non pas uniquement au personnel de l’établissement qui l’adopta illico, mais aussi à tous les lecteurs ou simplement les visiteurs qui fréquentèrent les lieux à l’époque.

Le félin eut un impact important sur la ville, au moment où celle-ci traversait une très mauvaise période. Car « Dewey Readmore books », le bien nommé, aimait les gens et le leur faisait sentir. Il apportait du bonheur, du réconfort à des personnes qui en avaient besoin, comme sait si bien le faire un chat.

Accueillant Vicki Myron d’un signe de la patte chaque matin, il devint rapidement une figure emblématique de la bibliothèque et de sa ville, mais pas seulement, car il fut vite connu dans tout les Etats-Unis et même au-delà. Des Japonais n’hésitèrent pas à faire le long voyage jusqu’à Spencer pour un reportage de quelques minutes sur le petit félin.

Bien que Dewey ne fut pas le chat d’une seule personne, Vicki resta dans son cœur la toute première, celle sur qui se posèrent ses grands yeux de chaton apeuré, un matin d’hiver particulièrement rude comme souvent dans l’Iowa.

Dans ce livre, c’est l’histoire de Dewey que l’on découvre, mais aussi celle d’une femme attachante au quotidien parfois difficile, et celle d’une petite ville des Etats-Unis, dont la destinée fut changée par un simple matou.

A la fin, je n’ai évidemment pu retenir mes larmes, car cela nous ramène au destin de nos propres chats, dont l’un des miens vient de fêter ses dix-sept ans.

Une lecture que je recommande donc, à ceux qui aiment les bibliothèques et les chachous…

J’aurais préféré vivre de Thierry Cohen

j'aurais préféré vivre

Je ne connaissais aucune œuvre de cet auteur – on ne peut pas tout lire, le temps n’étant pas extensible, sans parler du porte-monnaie – et j’avais un peu peur du côté « best seller » qui n’est pas forcément signe de bon roman. Mais en fait, je l’ai bien aimé.

Dans « J’aurais préféré vivre », Thierry Cohen aborde le sujet du suicide, dans un contexte surréaliste qui certes, pourrait paraître tiré par les cheveux, mais qui finalement nous offre une belle réflexion sur le sens profond de la vie.

Jérémy, un jeune homme de vingt ans, décide de se donner la mort le jour même de son anniversaire, car la femme qu’il aime depuis toujours, vient de lui avouer qu’elle ne pourra jamais avoir de sentiments amoureux pour lui.

Un an plus tard, à la même date, il se réveille auprès d’elle. Elle lui révèle que l’acte manqué du jeune homme a fait ressortir des sentiments enfouis au plus profond de son cœur. Si Jérémy est heureux de ce dénouement, une année entière s’est déroulée sans qu’il s’en soit rendu compte. Une amnésie partielle qui le déroute.

Malheureusement, il n’est pas au bout de ses surprises, car en l’espace de quelques jours, il va se réveiller à chaque date anniversaire et vieillir sans que rien ne puisse entraver le processus. Plus effrayant encore, l’homme qui vit dans son corps le reste du temps est son opposé, un être qui cause le malheur autour de lui.

C’est un livre qui se lit très vite, tellement l’histoire est prenante. Certes, je n’ai pas été réellement surprise à la fin, mais je trouve qu’il y a matière à réflexion dans ce roman. Si le suicide est un acte solitaire, il entraîne des conséquences bien au-delà de la personne concernée, et c’est ce qu’il faut retenir de cette histoire joliment contée par l’auteur.

Complètement cramé de Gilles Legardinier

complètement cramé Arrivé à un âge où presque tous ceux qu’il aimait sont loin ou disparus, Andrew Blake n’a même plus le cœur à orchestrer ses blagues légendaires avec son vieux complice, Richard. Sur un coup de tête, il décide de quitter la direction de sa petite entreprise anglaise pour se faire engager comme majordome en France, pays où il avait rencontré sa femme. Là-bas, personne ne sait qui il est vraiment, et cela lui va très bien. Mais en débarquant au domaine de Beauvillier, rien ne se passe comme prévu… Entre Nathalie, sa patronne veuve aux étranges emplois du temps ; Odile, la cuisinière et son caractère aussi explosif que ses petits secrets ; Manon, jeune femme de ménage perdue ; Philippe, le régisseur bien frappé qui vit au fond du parc, et même l’impressionnant Méphisto, Andrew ne va plus avoir le choix. Lui qui croyait sa vie derrière lui va être obligé de tout recommencer… 

Tout laisser sur un coup de tête, qui n’en a pas rêvé ?

Il faut beaucoup d’abnégation pour accepter de ne plus être quelqu’un d’important. A 66 ans Andrew Blake décide de se remettre en question, car sa vie ne lui convient plus et l’amertume le guette. Situation absurde que de quitter sa casquette de directeur pour celle de majordome ? Pas forcément… Car l’homme va retrouver de vraies valeurs : l’envie et la joie de faire quelque chose de bien pour autrui. Cela créera évidemment un effet boule de neige.

Complètement cramé est un roman drôle et rafraîchissant. La couverture est vraiment sympa, interpellant au premier coup d’œil ceux qui, comme moi, aiment les chats.

Les petites anecdotes sur les différences culturelles entre anglais et français sont amusantes. Même le chat Méphisto devient un personnage à part entière. Que cache-t-il derrière son beau pelage ? Mystère…

Des situations cocasses, des petites leçons de vie, font du roman de Gilles Legardinier, un cocktail de bonne humeur à consommer sans modération, les pieds dans l’eau ou allongé(e) sous un arbre…

Une vie de chat de Yves Navarre

une vie de chat

Une vie de chat est un roman écrit par un chat après sa mort.

Car Tiffauges est le matou choyé d’un écrivain, Abel.

Il nous raconte son existence, de tout petit chaton à l’âge adulte.

Ses amours avec les deux femelles que ramène son maître pour lui tenir compagnie. Son quotidien auprès de l’écrivain qu’il aide, à sa façon, en l’écoutant lire à voix haute des textes écrits dans la douleur ou en lui tenant compagnie près de la machine à écrire.

Une vie dorée certes, mais pas uniquement, car le minet d’un homme de lettres est aussi le compagnon fidèle de ses incertitudes, de ses doutes. En le côtoyant chaque jour, l’animal ne peut que ressentir le mal-être persistant de son maître. Aussi, quand l’un va mal, l’autre aussi ne va pas bien…

C’est un très beau roman, où l’auteur, Yves Navarre, se livre totalement. Un roman qui raconte la place à part que prennent les chats dans les vies de ceux qui les aiment et que rien ne remplace…

Enlivrée de Laurence Dionigi

enlivrée laurence dionigi

En voilà un roman déroutant !

Imaginez une femme qui se retrouverait enceinte d’un livre…

C’est ce qui arrive à Romane, l’héroïne de ce roman, qui va connaître les affres d’une grossesse pour le moins surprenante. Insomnies, nausées, vomissements de lettres, obsession pour un mot, envie irrépressible de lecture et d’écriture, tous les ingrédients sont réunis pour une gestation originale.

L’idée est assez loufoque, mais pas tant que ça, car pour celui qui écrit, son manuscrit est un peu comme son bébé. De là à penser que la gestation d’un livre est un peu comparable à celle d’un enfant, il n’y a qu’un pas !

Les hommes ne sont pas oubliés, ils sont juste atteints du virus de l’écriture…

Tous les petits clins d’œil à la littérature, comme les anagrammes d’écrivains connus, tel Jean-Paul Tresar, rendent ce conte loufoque, certes, mais plaisant à lire.

L’auteure, Laurence Dionigi, une niçoise, nous livre avec ce court roman, une jolie métaphore sur l’art de la création littéraire.

Récits cruels et sanglants durant la guerre des trois Henri de Jean d’Aillon

Recits-cruels-et-sanglants-durant-la-guerre-des-trois henri« Le capucin exorciste, Le faux-monnayeur bouilli tout vif, Mourir sur les chemins de Compostelle. »

Rien que les titres de ces trois courts récits nous laissent présager de la suite…

Le temps d’une lecture, on suit les traces d’Olivier Hauteville et Nicolas Poulain, héros d’autres romans de Jean d’Aillon, pour parcourir les chemins boueux d’une France ravagée par les guerres de Religion. Une France endoctrinée, inculte et de ce fait, facilement manipulable par le clergé.

C’est une véritable immersion dans une époque trouble, cruelle et sanglante. On y rencontre un « homme de Dieu » qui n’a guère de scrupules à faire accuser de sorcellerie une pauvre jeune fille innocente. On découvre que l’homme, assoiffé d’or, est prêt à utiliser les pires expédients pour s’emparer du métal précieux. Il peut même devenir une bête, un « loup garou », pour satisfaire ses bas instincts et terroriser une population trop crédule.

L’art de Jean d’Aillon consiste, à travers des intrigues bien ficelées, à nous faire découvrir ou redécouvrir un monde pour le moins barbare. Et toujours avec ce même souci du détail. Evidemment, les frissons sont garantis et en refermant le livre, on se dit que, finalement, notre époque a quand même quelques avantages…

Julie-Victoire, première bachelière de France de Gilles Laporte

julie victoire première bachelière de franceEn cette période de bachotage intense pour mon fils cadet (on peut toujours rêver !!! ) j’ai lu avec grand intérêt la biographie romanesque de Julie Victoire Daubié, la première femme bachelière de France.

L’auteur, Gilles LAPORTE, nous raconte avec beaucoup de sensibilité la vie de cette femme méconnue, issue d’une famille pauvre des Vosges, au dix-neuvième siècle.

Dans cette région, à cette époque, les femmes n’ont guère le choix, elles s’usent la santé à des travaux d’aiguilles des journées entières, pour un salaire de misère.

Julie Victoire va se battre toute sa vie pour faire évoluer les droits des femmes, mais aussi les conditions de travail pour tous dans les manufactures et ce, malgré l’opposition d’une partie de sa famille, qui ne comprend pas son besoin de sortir de sa condition.

En obtenant son baccalauréat, elle fera tomber des barrières, ce qui lui permettra ensuite d’être la première femme licenciée ès Lettres. Evidemment, cela ne va pas être un long fleuve tranquille, et elle ne cessera de se battre contre le monopole des hommes et la société bien-pensante.

Sous sa plume, de nombreux écrits vont naître, tel  « La femme pauvre au dix-neuvième siècle ». Des écrits qui toucheront bon nombre de gens, mais qui lui attireront pas mal d’ennuis aussi.

Enseignante, militante pacifique, journaliste, elle fera la connaissance de personnages influents de son époque, et jusqu’à sa mort, ne cessera d’écrire pour dénoncer les injustices, tout en restant une femme d’une grande générosité.

Un livre intemporel à mettre entre toutes les mains, et notamment celles qui passent le bac bientôt…

Une vie bouleversée d’Etty Hillesum

une vie bouleversée

De 1941 à 1943, à Amsterdam, une jeune femme juive de vingt-sept ans tient un journal. Le résultat : un document extraordinaire, tant par la qualité littéraire que par la foi qui en émane. Une foi indéfectible en l’homme alors qu’il accomplit ses plus noirs méfaits. Car si ces années de guerre voient l’extermination des Juifs en Europe, elles sont pour Etty des années de développement personnel et de libération spirituelle. Celle qui note, en 1942, « Je sais déjà tout. Et pourtant je considère cette vie belle et riche de sens. A chaque instant. », trouve sa morale propre et la justification de son existence dans l’affirmation d’un altruisme absolu.

Partie le 7 septembre 1943 du camp de transit de Westerbork, d’où elle envoie d’admirables lettres à ses amis d’Amsterdam, Etty Hillesum meurt à Auschwitz le 30 novembre de la même année.

Etty Hillesum est née en 1914, il y a presque un siècle et pourtant, elle reste une jeune femme très proche de nous. Tout d’abord parce qu’elle était déjà, à sa manière, une femme libre qui entendait vivre comme elle le voulait. C’est bien pour cela que son journal ne peut que toucher, bien des années plus tard, bon nombre de femmes mais aussi des hommes.

Le grand rêve d’Etty était de devenir écrivain. Elle vivait par et pour les mots. Et son talent était indéniable. Que de belles choses eût-elle pu écrire si elle n’était pas morte si jeune. Encore un talent assassiné dans la fleur de l’âge.

Tout au long de cet ouvrage, on assiste à la lente transformation d’une jeune femme à la sensibilité exacerbée, qui oscille entre légèreté et angoisse, en une personne d’une bonté d’âme incroyable pour l’époque. Car jamais Etty ne va perdre foi en la race humaine, alors qu’elle est pourtant témoin privilégiée des pires atrocités que le monde ait connu. Est-ce sa foi grandissante qui l’amène à adopter cette attitude ? Probablement. Ou peut-être était-ce une manière de se protéger devant l’impensable ? De rester vivante pour témoigner de l’insoutenable.

En tout cas, la jeune femme nous donne une belle leçon d’humanité. Lire son journal et ses lettres nous ramène à l’essentiel, nous fait réfléchir intensément sur le sens de la vie, sur le pouvoir de croire en elle, encore et toujours.

La dernière phrase de son journal, résume parfaitement Etty Hillesum :

« On voudrait être un baume versé sur tant de plaies. »

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