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La lettre froissée d’Alice Quinn

 

 

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Que font les auteurs quand ils n’écrivent pas, en général, ils lisent…

Lorsque j’ai découvert le nouveau roman d’Alice Quinn « La lettre froissée », j’ai tout de suite été attirée par la couverture. Le XIXe étant mon siècle de prédilection, je ne pouvais donc passer à côté de cette lecture. Ayant déjà lu des ouvrages de cette auteure, l’ayant même interviewée sur ce blog, voir ici, j’étais curieuse de la découvrir dans un tout autre registre. Du policier toujours, mais du policier historique.

Tout de suite, ce que je peux vous dire c’est qu’Alice Quinn s’est énormément documentée pour écrire cet ouvrage. D’ailleurs, sur son blog, elle nous fait partager toute la préparation du livre, ce qui l’a motivé, ce qui l’a inspiré. L’amour de l’auteure pour sa ville de Cannes, imprègne le récit. On connait la station balnéaire pour sa réputation prestigieuse mais c’est un tout autre aspect que vous découvrirez ici. Cela vous donnera peut-être même envie d’y séjourner en vacances, pour partir à la recherche, armé du guide de l’auteure, des endroits et demeures cités, des rues de cette ville qu’arpenta Guy de Maupassant.

Parlons-en de ce grand monsieur de la littérature, n’était-ce pas un pari risqué de lui donner un rôle important dans l’histoire ? Certes oui, mais Alice Quinn relève ce défi haut la main. On s’attache très vite à ce personnage célèbre et c’est une joie de le voir évoluer dans la sphère Cannoise de la fin XIX. Bien qu’en réalité, ce ne soit pas lui le héros du livre. À priori, ce serait la gouvernante anglaise Gabriella Fletcher, puisque c’est elle la narratrice dans ce roman. Le livre est donc écrit soit à la première personne, soit à la troisième, quand Melle Fletcher ne participe pas directement à l’action mais rapporte les récits de ses amis.

Gabriella est en fâcheuse posture, car déchue de son rang dans la haute société et littéralement au bout du rouleau, lorsqu’elle postule au service d’une jeune fille de joie dont le nom est Filomena Giglio mais qui se fait bientôt appeler Lola Deslys.  Cette dernière est une battante, elle entend par ses charmes se faire un nom dans le cercle ultra fermé de la haute société. Tout oppose ces deux femmes, l’une vient du beau monde, l’autre du peuple. Gabriella est une femme cultivée, une femme raffinée,  avec un secret lourd à porter, surtout pour l’époque, Lola a encore son franc-parler provençale que l’on retrouve tout au long du livre, ce qui en fait aussi le charme.

D’entrée de jeu, on sait que l’on a affaire à un roman policier historique. Ce que j’ai particulièrement aimé, c’est le recoupement de faits réels dans l’intrigue même. Certains faits divers de l’époque se retrouvent ainsi élucidés par les deux femmes, sous l’œil pétillant de Guy de Maupassant.  Mais ce roman nous parle aussi de l’aspect sordide de la condition féminine propre aux siècles passés. Une simple employée dans un hôtel de luxe peut mourir dans des circonstances tragiques dans l’indifférence absolue, une fille pauvre n’est en réalité qu’un objet de luxure et pour celles faisant partie de la haute société, rien n’interdit de tomber plus bas que terre.

Bref, La lettre froissée, vaut le coup d’être dépliée et lue, car c’est un beau roman qui vous fera découvrir Cannes sous un nouveau jour, vous immergera dans une belle époque, vous apprendra plein de choses intéressantes et vous donnera certainement envie d’acheter le suivant…

 

 

Sur le blog d’Alice Quinn, vous pouvez même participer à un concours sur le thème de La lettre froissée pour prolonger le plaisir et gagner peut-être un beau séjour à Cannes dans la demeure où vécut Guy de Maupassant et d’autres jolis lots.

À découvrir ici.

LLH

Interview de l’auteure Alice Quinn

ALICE-QUIN-auteure

Bonjour à tous,
Aujourd’hui j’ai le grand plaisir de vous présenter Alice Quinn, une auteure à succès au talent certain.

Bonjour Alice, avant toute chose, peux-tu nous parler un peu de toi ? Pourquoi le pseudo Alice Quinn ?

  • Bonjour et merci de me réserver un espace sur ton blog. Je me présente rapidement : j’écris depuis quelques années à présent,                           principalement pour la jeunesse, et depuis 2013, j’ai initié une série adulte: Au pays de Rosie Maldonne. (ce « Au pays » est là pour alerter le lecteur en quête de réalisme, qu’il n’a pas frappé à la bonne porte.) J’ai sorti le premier, Un palace en enfer, en autoédition à la suite de 3 refus d’éditeurs qui n’adhéraient pas au mélange de comédie et de policier. Bien m’en a pris d’avoir continué à y croire, puisqu’il a été numéro 1 des ventes numériques France 2013. Le deuxième : Rosie se fait la belle, vient de sortir sur Amazon, papier et numérique. J’espère qu’il va plaire aux amis de Rosie Maldonne. J’ai choisi Alice Quinn par clin d’œil à la série Alice détective, que je lisais quand j’étais ado, et à son auteur (Carol Quine) qui était, je l’ai appris depuis, en fait, un collectif d’auteur.

Quel a été le facteur déclenchant dans ta vie concernant l’écriture ?

  • Ma mère n’écrivait pas, mais elle racontait beaucoup. Et elle inventait ce qu’elle racontait. Elle était donc, on pourrait dire ça, une auteure orale ? Elle m’a transmis cette passion des histoires… ou plutôt l‘envie de raconter des histoires…

Tu es aussi une lectrice assidue, quel genre de littérature affectionnes-tu particulièrement ? Quels sont tes auteurs favoris ?

  • Ma liste d’auteurs préférés est quasi infinie et si j’en remplissais une page sur plusieurs colonnes ce ne serais toujours pas exhaustif. Je suis extrêmement reconnaissante à la vie de nous avoir donné les écrivains. Nous pourrions vivre dans un monde où cette notion d’imaginaire, de fiction,  n’existerait pas quelle tristesse ce serait ! Chaque fois que je termine un livre qui m’a transportée j’en remercie intérieurement l’auteur d’avoir passé tant de sa propre vie, tant de temps et de travail, tant de passion pour m’avoir offert ce grand plaisir.
    J’aime de nombreux genres différents, j’aime la littérature blanche et noire, j’aime les sagas gothiques, j’aime la Fantasy et le fantastique, j’aime les romans de comédie.
    J’aime les auteurs anciens, classiques comme les contemporains, ou les tous derniers. J’aime la poésie. Les auteurs édités et ceux qui s’autoéditent, les « indés ». 😀
    J’aime les livres écrits avec une économie de moyen comme ceux qui utilisent une profusion de mots et de personnages.
    Ce que je demande à un livre, c’est de me surprendre, de m’étonner, de me séduire, de m’émouvoir, ou de me bluffer, de me faire voyager, de m’aider à m’évader, à rêver, à pleurer ou à rire, peu importe ses moyens utilisés pour y parvenir.
    Je vais donc citer ici seulement 3 auteurs, complètement au hasard : un auteur contemporain : Dany Laferrière, un auteur classique : Mark Twain, un auteur indé : Audrey Alwett.

Lorsque tu écris, es-tu plutôt silence total ou fond de musique ? Café avec carré de chocolat ou thé et petits biscuits ?

  • Ça dépend complètement du contenu du livre. Pour Rosie Maldonne, je me sens accompagnée par une musique intérieure rythmée sur un fond de chansons populaires des années 80. Normal, c’est sa mère qui lui envoie chaque nuit depuis l’au-delà sous forme de rêve, une chanson pour l’aider à affronter sa journée. Pour Banco, je me passais en boucle du jazz musette style Jo Privat. En fait, chacun de mes romans suit un rythme, un phrasé particulier, imposé par le personnage principal. J’écris de façon relaxée, dans un canapé ou dans mon lit avec l’ordinateur sur mes genoux et le chat pas loin. De temps en temps je me lève pour me faire un jus de fruits frais à la centrifugeuse et je le sirote en écrivant quand je lève le nez de l’ordi. Je m’endors parfois en écrivant car il arrive que je me donne tellement pour certaines scènes que j’ai toute mon énergie pompée. Je dors 5 minutes et la machine repart.
    La série de Rosie Maldonne n’a l’air de rien, (c’est le but recherché, la fluidité, la facilité, la légèreté), mais en réalité elle prend pas mal d’énergie. Heureusement qu’elle me fait rire, aussi !

Combien de temps s’écoule-t-il entre le moment où une idée de roman germe dans ton esprit et la conception finale ?

  • Il n’y a pas de règle. J’ai des tas de carnets avec des idées de partout qui traînent. J’ai besoin d’avoir 2 ou 3 idées qui peuvent se croiser et qui ont l’air de pouvoir résonner ensemble pour me lancer. Ça peut aller vite comme prendre parfois des années.

En tant qu’auteure tu n’en es pas à ton premier coup d’essai puisque tu as déjà publié d’autres romans chez des éditeurs, alors pourquoi avoir choisi l’auto-édition ?

  • J’ai publié en autoéditée par réflexe de survie d’auteur. Le système tel qu’il est n’est pas vraiment compatible avec qui je suis. Et j’ai supporté cet état de fait à mes débuts, parce que 1/ quand on est jeune on est plus résilient 🙂 2/ il n’y avait pas d’autre choix. Maintenant qu’il y en a, je m’en saisis avec un sentiment de grande libération, de jubilation et de prendre mon destin en main.

En tout cas, tu es aujourd’hui un modèle pour tous les auto-édités, quels conseils pourrais-tu donner à ceux qui se lancent ?

  • Les mêmes conseils que tous les autres : l’autoédition ne pardonne pas la mauvaise qualité formelle. Donc pour commencer, il faut soigner la forme, je ne vais pas détailler ici, il y a pléthore d’ouvrages sur le sujet. Ensuite, il ne faut pas trop attendre de l’autoédition, car il y a de plus en plus d’autoédités. Donc je crois qu’il faut écrire avec surtout beaucoup de passion et de plaisir. Si ensuite vous avez la chance de plaire à des lecteurs, qu’ils soient 10, 100 ou 1000, ce sera formidable, un cadeau de la vie. Chaque étape de l’autoédition est à prendre avec gourmandise. C’est une chance incroyable, c’est tout nouveau, il faut en avoir conscience. En même temps, il n’y a rien à perdre donc il ne faut avoir peur de rien. Bien faire son travail, et foncer, c’est tout.

Rosie Maldonne est l’héroïne de ton best-seller « Un palace en enfer », pourquoi, à ton avis, les lecteurs ont-ils si bien accrochés au personnage ? Est-ce parce qu’elle est « presque » comme n’importe quelle femme ou plutôt un idéal féminin à cause de sa débrouillardise et son côté sexy ?

  • Si on en croit les commentaires des lecteurs qui ont aimé, en effet, il semble que les gens ont adhéré à Rosie pour sa fraîcheur, sa candeur, sa vaillance, sa générosité, son optimisme au delà des ennuis qu’elle traverse, sa capacité à affronter les embrouilles. Quelqu’un récemment a parlé dans un commentaire, je le cite : « …  une vision assez pessimiste de la société d’aujourd’hui doublée d’une grande joie de vivre. » C’est merveilleux de trouver dans un commentaire une seule phrase qui résume exactement ce qu’on a voulu faire. Cette phrase me définit assez bien d’ailleurs. La plupart des gens voient uniquement dans mon roman le côté léger, rares sont ceux qui perçoivent la noirceur de notre société en filigrane. Certains parfois me reprochent de rire de la misère. C’est tout le contraire. J’essaie de la transcender et de donner du courage, nous en avons tous besoin pour continuer dans ce monde.

Même si « Un palace en enfer » n’est pas autobiographique, tu dis avoir beaucoup de points communs avec Rosie, lesquels sont-ils ?

  • Difficile à dire. Mes proches doivent le voir mieux que moi. Je vois plutôt ce qui me sépare d’elle. Je ne suis pas aussi courageuse, ni aussi belle, ni aussi généreuse, ni aussi jeune, ni aussi candide, ni aussi optimiste. Par contre, comme elle, je n’aime pas rencontrer un problème sans essayer à tout prix d’en trouver la solution. J’aime aller au bout des choses. Je suis têtue et soupe au lait. Et j’aime bien Gaston Lagaffe et Snoopy. 🙂

Ton roman est aujourd’hui publié chez Michel Lafon, peux-tu nous en dire un peu plus ?

  • J’ai rencontré Florian Lafani sur internet. Il est auteur aussi, un type formidable. Il est éditeur chez Michel Lafon et aussi chargé de la numérisation de leur fond. C’est lui qui amène à Michel Lafon les auteurs qu’il déniche dans le top 100 d’Amazon. J’ai un très bon rapport avec lui. Je ne connais pas grand monde à part lui, dans la boîte, je ne peux pas en dire plus. Ils ne m’ont pas signé de contrat pour le tome 2. Par contre le roman, Un palace en enfer sera grâce à Florian sur le catalogue France Loisir très bientôt.

Les nouvelles aventures de Rosie Maldonne viennent tout juste de sortir, avec un titre très prometteur : « Rosie se fait la belle », c’est un réel plaisir pour un auteur de repartir avec son personnage fétiche, n’est-ce pas ?

  • Oui, je vis avec Rosie Maldonne à présent de façon constante depuis 2013 (avec une interruption assez longue due à un accident) et je ne m’en lasse pas. C’est une bonne copine. C’est avec elle que je passe le plus clair de mon temps et il m’arrive souvent devant un événement ou un objet dans une vitrine de « lui » demander ce qu’elle en penserait. Elle m’aide à faire des choix, elle guide mon comportement car je la trouve plus sensée et plus fiable que moi !

Tu as aussi un blog ? Peux-tu nous le présenter ?

  • J’ai commencé un blog en janvier 2015, soit 2 ans après la sortie du livre sur Kindle. Je m’en sers pour annoncer de temps en temps mon actualité livresque, évoquer mes émerveillements,  faire suivre des infos importantes pour les indés ou le monde éditorial en général, et parfois parler d’un auteur indé que je trouve chouette. Ça prend du temps et j’y écris finalement assez rarement, moins que ce que je voudrais. J’ai de plus en plus de gens qui me suivent, ça me fait plaisir.

Quels sont tes projets ?

  • Je termine actuellement mon opus Rosie Maldonne numéro 3 (pas de titre encore), et Rosie se fait la belle va sortir en anglais en février 2016.

Pour finir, si l’on t’accordait un souhait, lequel serait-il ?

  • Rosie Présidente. 😀

 

Un grand merci à Alice pour m’avoir accordée cette interview.
Rosie présidente, je ne sais pas, mais en tout cas il est certain que lire les aventures de cette héroïne des temps modernes vous permettra de vous évader de votre quotidien et vous donnera la pêche.
Alors à quand Rosie prescrite sur ordonnance…
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