Coucou tout le monde,

Samedi dernier se tenait ma première dédicace  pour mon livre « Quelques mots auraient suffi » sorti chez Ikor Éditions. Vous n’étiez pas au courant ?

Ce n’est pas grave, je vous attends pour la prochaine 😉

Depuis quelques semaines je n’ai cessé de me documenter pour préparer au mieux cette séance. D’ailleurs, si vous êtes dans ce cas, je vous recommande le blog de Nathalie Bagadey, une référence en matière d’aide aux auteurs. Je vous conseille d’ailleurs de vous y abonner. Pas à pas, ces conseils m’ont permis d’avancer sur ce chemin inconnu menant vers la rencontre avec le lecteur. Je les ai relus au moins dix fois (malgré cela j’ai quand même commis quelques erreurs  ;)). Car lorsque l’on est auteur, on n’en est pas moins timide. On se pose mille questions : Y aura-t-il des gens intéressés par mon livre ? Vais-je savoir en parler correctement ? Ma main tremblera-t-elle au point de ne plus pouvoir écrire ? Ce serait ballot pour une romancière…

Donc, ce jour-là, j’arrive vingt minutes à l’avance à la librairie « Au brouillon de culture -À la Sorbonne » à Nice, pour me préparer tranquillement en traînant ma valise et mon mari derrière moi ou plutôt mon mari traînant ma valise jusqu’à la porte d’entrée. Il m’a accompagné pour me soutenir et m’ôter le souci de chercher une place pour me garer, un enfer partout dans notre belle ville. Petit moment de flottement au moment de se quitter, l’émotion m’étrenne. Au secours, qu’est-ce que je fais là ? Mais je me reprends bien vite et entre dans la librairie la tête haute. Une employée m’accueille gentiment et je découvre la petite table m’attendant au milieu de splendides livres de collections. Chouette de la belle lecture au cas où 😛

Vers 14 h moins le quart,  j’installe tout mon bric-à-brac, mon petit porte-document vertical en plastique pour feuille A4 et mes deux porte-livres, tous les trois tout neufs. À ce propos, la dame m’ayant reçue constate que je  suis bien équipée. En fait, cela ne m’a pas coûté très cher et cela fait un peu plus pro. Donc, je dispose deux livres sur chacun des supports, l’un à l’endroit, l’autre à l’envers. Non, ce dernier n’est pas puni, c’est tout simplement pour que les gens intéressés puissent lire le résumé. Je vais d’ailleurs le retrouver souvent dans l’autre sens, mais bon. Ensuite, je dispose deux petit tas de livres et au milieu, mes marque pages spécialement commandés pour l’occasion et en dernier ma jolie trousse. Puis je contemple le tout. Cela fait quand même bizarre de se retrouver de l’autre côté de la table. Enfin, techniquement, je suis devant en réalité 🙂 Je prends une petite photo et le tour est joué.

 

Je n’ai pas le temps de reposer mon popotin sur la chaise qu’une première cliente arrive. Ô joie, c’est ma Tata, elle m’avait dit qu’elle viendrait, elle est venue. Je suis vraiment contente car l’on se voit trop rarement à mon goût. Vraiment très contente, car c’est sur elle que je vais pouvoir m’exercer pour ma première dédicace. Pendant que nous discutons, je passe de l’autre côté de la table. Un autre client arrive. Apparemment, il cherche quelque chose puisqu’il s’adresse à l’équipe du magasin. Soudain, je le vois passer devant moi et se retourner perplexe. J’entends alors : « Vous venez juste de passer devant elle. »

Est-ce de moi dont il s’agit ?  Eh bien oui ! Le monsieur se présente, éditeur parisien vivant entre Paris et Nice,  me dit être venu spécifiquement pour ma petite personne, car ayant vu mes livres en vitrine cette semaine et l’annonce de ma séance rencontre-dédicace. Waouh !

Comme il achète le livre, je vais donc devoir écrire une dédicace, je suis là pour ça non… Sauf que, voyez-vous, je suis un peu comme dans un brouillard. Que doit-on écrire à un potentiel éditeur ? La première chose, lui demander de m’épeler son nom pour être certaine de ne pas faire d’erreurs dans ma dédicace. Finalement, une inspiration me vient fort à propos. J’explique en bafouillant à peine le thème de mon roman. Je comprends mieux à présent pourquoi certains s’exercent devant le miroir 😆 Le monsieur repart avec mon livre sous le bras, en m’ayant laissé ses coordonnées. Bon, je l’avoue, je suis partagée entre le perplexe « Hum… » et le « Youpi !». Je n’ai plus vingt ans, snif, je ne m’emballe plus comme avant. Ma tante, elle, est super contente pour moi.

Puis arrive une autre tante, suivie par un tonton, les cousines et leurs enfants. Cela met une sacrée ambiance dans le magasin. Je suis super contente, je ne pensais pas qu’ils allaient venir. Ils me soutiennent, c’est vrai, mais aujourd’hui, c’est quand même les soldes !! D’ailleurs, quelle idée de prendre une date pour une séance de dédicaces trois jours après ces dernières, je vous le demande. Évidemment, si je me prénommais Marc – un peu bizarre quand même pour une fille- et si mon nom était Levy, on ne pourrait plus mettre un pied dans la librairie et même en période de soldes… Sauf que, snif – il va me falloir un mouchoir- je suis seulement une petite auteure encore inconnue.

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Merci à Sandrine pour les photos

 

 

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Avec mon oncle et ma tante 🙂

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mes beaux-parents, une autre Tata, qui me soutient aussi beaucoup en partageant mes posts sur Facebook, et son mari sont venus aussi.  Contente aussi de revoir un tonton et sa femme, dont je ne m’attendais pas à la visite. Puis mon fils aîné et sa jolie copine. Je l’avoue, quelle joie de voir tous ces visages connus.  Je les remercie vivement d’avoir fait le déplacement et pour certains de m’avoir acheté un livre. Même si ce n’était que pour me faire un coucou, cela m’a fait plaisir qu’ils se soient déplacés.

Avec mes beaux-parents, ma tante et mon oncle. Évidemment, j’ai fermé les yeux au moment du flash 🙂

 

Malheureusement, je n’ai pas de pris de photos avec tout le monde 🙁 J’avoue ne pas y avoir pensé ! Pourtant, l’appareil photo était bien dans mon sac. Un point à travailler 😉

 

 

 

Après le départ de ma famille, je reste seule un petit moment. Soudain, une jolie petite fille arrive en courant et me demande si j’ai… je ne sais plus quel livre. Amusée, je lui réponds en souriant que malheureusement je ne peux l’aider, étant seulement là pour dédicacer mon livre. Elle s’excuse et repart avec un grand sourire. En lisant les expériences d’autres auteurs en dédicaces, je m’étais préparée à l’éventualité d’être prise pour une vendeuse, donc cela m’amuse.

Un papa et son fils répondent à mon bonjour lorsqu’ils passent devant moi…sans s’arrêter. Quelques minutes plus tard, ils reviennent et se plantent devant ma table.

—Vous savez où je pourrais trouver… (j’ai oublié le titre du livre), me demande très gentiment le monsieur ?

—Je suis vraiment désolée, je ne travaille pas ici, je dédicace mon roman.

Le monsieur jette un œil, enfin, sur la feuille de présentation dans son support.

—Oh, désolé, je ne savais pas ! Je ne vous ai pas vexée au moins.

—Non, pas du tout.

Mais si vous me prenez un livre, Monsieur, vous serez encore plus pardonné.

Si j’avais prononcé cette phrase, l’aurait-il acheté ? Malheureusement, il me dit au revoir et s’en va le sourire aux lèvres. Mince, je n’ai pas su saisir l’occasion. C’est bien beau de lire ce qu’un auteur devrait faire, mais en situation réelle ça l’est beaucoup moins. Ayant des fourmis dans les jambes, je décide de me lever et d’aller voir l’employée. Je monte les marches et tombe sur une dame, qui sans même me dire bonjour, me demande si j’ai tel titre. Lorsque je me présente comme auteure, j’ai la vague impression d’être E.T. redescendu sur la planète Terre. Je retourne donc devant ma table, bien décidée à ne plus la quitter. Je l’avoue, je ne suis pas encore experte dans l’art d’amener des lecteurs potentiels devant mes livres et surtout de leur vendre. Il va falloir sérieusement travailler  là-dessus pour la prochaine séance. Et investir dans un kakémono 😉

Ce qu’il y a de terrible dans une libraire, c’est que vous êtes forcement entouré de livres. Comment ne pas avoir envie d’y jeter un coup d’œil ? Surtout lorsque ce sont de magnifiques et rares livres dont la couverture ne cesse de me faire de l’œil. « Ouvre-moi, ouvre-moi ! » semble me susurrer les ouvrages posés là. Bon, comme il n’y a apparemment plus personne je tourne quelques pages, éblouie par ce que j’y découvre. On m’avait prévenu, il y a souvent beaucoup de temps mort dans une séance de dédicaces, alors autant occuper ce fameux temps décédé agréablement.

dédicace auteure au brouillon de culture

Notez comme je suis bien entourée 🙂

En entendant du monde, je retourne à ma table, fidèle au poste. Une dame passe… non, en fait elle passe par une autre allée, m’évitant soigneusement. Madame,  je n’ai pas l’habitude de mordre, sauf une fois le dentiste quand j’étais petite. Un couple se présente dans la librairie, la femme me jette un regard. De ma place et comme je ne vois plus très bien de loin, je ne distingue pas s’il est bienveillant. Comme elle part dans une autre direction, cela ne devait pas être le cas. Ok. Pourtant je n’ai pas mangé d’ail à midi, vous vous en doutez bien.

Un peu plus tard, la librairie étant de nouveau vide, je prends mon carnet. Ne jamais sortir sans pour un auteur, et commence à écrire un article pour mon blog. Le titre « Les gens sont méchants ». Non, je plaisante. En fait, je prends des notes seulement pour vous parler de cette fameuse rencontre-dédicace. Bien entendu, j’écris en cachant mon bloc sous la table et en zieutant les clients potentiels. D’après mes recherches, l’auteur en dédicace ne doit surtout pas pianoter sur son smartphone, mais personne n’’a jamais dit qu’il ne devait pas écrire sur son carnet….

Lorsque soudain – notez bien la tension dans ce mot – un homme se plante non loin de là. Je pose alors discrètement mon carnet dans mon sac et lui sourit :

—Bonjour Monsieur

—Euh, j’attends ma femme.

Ok, bonjour le vent ! Monsieur, croyez-moi, je ne voulais pas faire de vous mon quatre heures, loin de là. Sa femme, celle partie dans l’autre allée, marche vers nous, plongée dans la contemplation de la rangée de livres en face de moi. Tout le long, elle n’a pas tourné la tête. Bonjour le torticolis. Et les autres livres à côté de moi alors, c’est du pipi de chat. En plus, il y a même la collection complète du Marquis de Sade. Je viens de m’en apercevoir. Le couple monte les quelques marches quand soudain l’homme m’interpelle :

—C’est ici la caisse ou là-bas !

—Désolée, je ne travaille pas ici Monsieur, je dédicace mon livre.

Évidemment, j’arbore mon plus beau sourire de combat destiné à déstabiliser l’adversaire.

—Ah…euh…excusez moi.

Et il repart aussi vite qu’il est arrivé.

Cette séance de dédicaces est quand même une expérience fort enrichissante sur le comportement humain. Les regards fuyants, les-je-te-fais-un-détour-de-trois-kilomètres pour ne surtout pas t’adresser la parole. Un simple bonjour, c’est pourtant gratuit… Savez-vous d’où me viennent les idées pour mes personnages antipathiques ? 😉

Une petite dame âgée au fort accent anglais me sourit en passant- merci beaucoup Madame- revient quelques minutes plus tard me demander si j’ai encore tel livre mais toujours avec un grand sourire. Cela change un visage, un sourire, mais aussi le ressenti de la personne en face de vous.

Plus tard, la propriétaire du magasin arrive. Comme j’ai obtenu cette séance de dédicace par téléphone, en ayant un très bon contact avec cette dame,je suis heureuse de la rencontrer enfin en vrai et le sentiment de bienveillance ne s’est pas démenti. Elle est adorable, me met tout de suite à l’aise. Nous avons plusieurs discussions vraiment sympathiques. Elle me donne des conseils bienvenus. Une personne vraiment attachante dont on est ravi d’avoir fait la connaissance, surtout lorsqu’elle vous demande de ne pas oublier de revenir, si un jour vous étiez célèbre. Comment oublier ma première dédicace dans un lieu magique, où je me rendais en tant que lectrice mais sans rêver y pénétrer un jour en tant qu’auteure ! Lorsqu’elle me cite quelques écrivains connus passés par ici, mon regard s’illumine. En plus de tout cela, la libraire a gardé quelques exemplaires en dépôt vente dans sa boutique, donc, si vous voulez acheter mon livre, n’hésitez pas à vous rendre dans ce bel endroit, ne serait-ce que pour le plaisir des yeux. Enfin, n’oubliez pas mon roman quand même…

Le bilan de cette journée, j’ai vendu six livres. Selon la libraire, c’est déjà bien. Certains, d’après son expérience, n’en ont vendu aucun. Je frissonne à cette idée et n’ose imaginer le sentiment de frustration et de découragement du pauvre auteur. Je croise les doigts pour que cela ne m’arrive jamais. Tiens, les doigts de pieds aussi on ne sait jamais. En tout cas, j’ai fait la connaissance dans cette librairie d’une belle personne, avec qui j’espère rester en contact et d’une équipe sympa. J’ai fait connaissance d’un potentiel nouvel éditeur, mais cela reste à voir. Je remercie encore tous ceux de ma famille s’étant déplacés. Cela me réchauffe le cœur.

Enfin, j’ai passé le cap de la première séance de dédicaces, ouf !

Je n’ai qu’une hâte à présent.

Recommencer 🙂

LLH